François Le Merre

Le 24 avril 1962, 
Sur la route entre Téniet-el-Haad et La Fontaine

Témoignage de son frère Jean Le Merre.

La publication programmée courant 2004, d’un Livre Blanc de témoignages des familles de disparus en Algérie retient toute mon attention. Mon frère, François Le Merre, lieutenant S.A.S., a été porté disparu le 24 avril 1962. Mes recherches commencées en 1992, (ouverture des archives militaires de la guerre d’Algérie) sur les circonstances exactes de sa disparition, (circonstances non établies) et sur le sort qu’il a connu (sont toujours inconnus), font suite aux démarches entreprises par ma belle-sœur et par mes parents au moment du drame. Synthèse des renseignements que mes parents et ma belle-sœur, d’une part ont pu obtenir dans les années soixante et ceux que j’ai pu obtenir depuis 1992 (année de l’ouverture de certaines archives « Algérie »), d’autre part.

Lieutenant de réserve servant en situation d’activité, mon frère était détaché au service des Affaires algériennes, les S.A.S. (Sections Administratives spécialisées). Il était chef de la SAS de Sersou (préfecture de Tiaret, sous-préfecture de Vialar) depuis le 15 décembre 1960. Affecté à la SAS de Dehemcha -Périgotville (préfecture de Sétif, sous-préfecture de Kerrata) qu’il aurait dû regagner le 24 avril 1962, il avait laissé sa famille (sa femme et ses quatre enfants) au Centre d’aide administrative de La Fontaine (préfecture de Tiaret) au moment de sa mutation. 
Il a quitté La Fontaine le 24 avril 1962, à bord de son véhicule personnel ID 19, immatriculé 934 AD 9F, accompagné du maréchal des logis-chef de gendarmerie Laleu, qu’il a déposé à Vialar. Puis mon frère a été contrôlé en cours de route, à Téniet-el-Haad. Sa trace a ensuite été perdue. Cependant, un gendarme a affirmé l’avoir formellement reconnu le 30 avril 1962 vers 10 heures dans un café de Sétif. Mon frère s’était rendu une première fois sur Sétif et Dehemcha – Périgotville du 16 au 18 avril avant de regagner Sersou pour quelques jours de permission. De 1959 à décembre 1960, mon frère avait été en poste dans les SAS de Mostaganem, Inkermann, et Oued Taria. 
François Le Merre,
35 ans