Le 5 juillet 1962,
Oran
Oran
Témoignage de sa tante Hermine Menchon.
Midi. Quelques employés P.T.T. et amis, se rendaient au restaurant pour déjeuner. En cours de route, les balles commencèrent à siffler. Norbert fut atteint à l’oreille et demanda à l’un de ses camarades de l’accompagner à l’hôpital, où il fut marqué « rentrant ». Le lendemain, le camarade revint le voir, il était là. Quand les parents apprirent le drame, au bout de quatre à cinq jours vu les difficultés pour voyager ou communiquer, ils vinrent rendre visite à leur fils, là, il n’y était pas, personne ne savait quoi que ce soit. Et si quelqu’un était au courant, comme les bonnes sœurs en tant qu’infirmières, tout le monde ignorait ce malade. Il n’était pas inscrit chez les « sortants ». La suite, nous la connaissons tous : disparu ! Les démarches effectuées, ce sont les parents qui ont essayé de s’en occuper mais sans résultat. La Croix-Rouge ayant refusé de s’occuper des disparus en Algérie, le gouvernement de l’époque avait demandé aux parents s’ils le considéraient comme étant décédé. Il fallait établir un dossier. La mère s’était opposée à cette demande, espérant toujours revoir son fils revenir. La famille tentait de se renseigner auprès des préfectures ou autres, personne ne savait rien ! Quarante-deux ans après, apprendrons-nous quelque chose sur ce terrible drame ?.… La personne qui écrit est sa tante, mais Norbert a encore des frères. Pourrons-nous un jour en faire le deuil ?