Septembre 1962,
Aux environs d’Orléansville
Aux environs d’Orléansville
Témoignage de son frère Alex Sanchez.
Mon frère, 28 ans, officier de police adjoint, se trouvait dans la région d’Orléansville, en compagnie de sa femme et de sa fille, lorsqu’il a disparu. Seule sa voiture a été retrouvée quelques jours plus tard. En dépit de toutes les recherches effectuées à ce moment-là (septembre 1962), elles sont restées infructueuses. Il est à noter qu’au moment du drame, mes parents ont sollicité l’aide de la Croix-Rouge française, qui leur a été refusée… Ils se sont donc déplacés à Orléansville, où sévissait pourtant la Wilaya IV, seuls, sans escorte, sans protection, pour essayer de retrouver leurs enfants : mon frère Paul, sa femme et leur fillette. Pendant des années, ils ont contacté tous les organismes officiels, aussi bien arabes que français, en pure perte. Personne ne savait rien. Tout au plus, ont-ils pu obtenir une photo de trois personnes assassinées dans cette région d’Orléansville : un homme, une femme et un enfant retrouvés après avoir séjourné dans l’eau et, par conséquent, méconnaissables. Après bien des démarches auprès des services français – car rien n’était facilité – mes parents ont obtenu la reconnaissance du titre « Mort pour la France », donnant droit à une modeste indemnité, qu’on s’est empressé de leur retirer pour cause… d’incompatibilité avec leurs émoluments (mon père et ma mère travaillaient chez un notaire).
Paul Sanchez avait 28 ans.