Archives des Disparus après le 19 mars 1962 - Cercle Algérianiste https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/category/temoignage-memorial-des-disparus/disparus-apres-le-19-mars-1962/ Sauvegarder, défendre, transmettre l'histoire et la mémoire des Français d'Algérie Wed, 18 Jan 2023 17:39:46 +0000 fr-FR hourly 1 https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/wp-content/uploads/logo-favico-100x100.png Archives des Disparus après le 19 mars 1962 - Cercle Algérianiste https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/category/temoignage-memorial-des-disparus/disparus-apres-le-19-mars-1962/ 32 32 Paul Lavallée https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/paul-lavallee/ Wed, 18 Jan 2023 17:39:46 +0000 https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/?p=4621 Le 25 juin 1962, Sur la route de Rovigo Témoignage de son fils Pierre Lavallée. Docteur vétérinaire, inspecteur des Services de l’élevage, responsable de l’aviculture pour toute l’Algérie, capitaine de réserve, chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire. Pendant la guerre de 1939-1945, il avait fait notamment la Campagne d’Italie et avait participé à la […]

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Le 25 juin 1962, 
Sur la route de Rovigo

Témoignage de son fils Pierre Lavallée.

Docteur vétérinaire, inspecteur des Services de l’élevage, responsable de l’aviculture pour toute l’Algérie, capitaine de réserve, chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire. Pendant la guerre de 1939-1945, il avait fait notamment la Campagne d’Italie et avait participé à la bataille de Monte Cassino avec l’Armée d’Afrique. Disparu le 25 juin 1962 près de Rovigo à l’âge de 55 ans alors qu’il était en mission. Fonctionnaire à cette époque, il était directeur des Services vétérinaires de la Kabylie à Tizi-Ouzou et, en plus, avait été chargé par le ministère de l’Agriculture de développer l’aviculture en Algérie. Pour cette raison il circulait beaucoup. Il était l’un des rares civils européens à pénétrer au fin fond des villages kabyles. Il était très estimé de la population indigène car en développant l’aviculture il s’occupait de soigner les animaux dans ces villages de montagne où les gens avaient peu de contact avec les villes. Au cours d’un déplacement au Centre Professionnel de Rovigo, on était à 5 jours de l’indépendance de l’Algérie, il s’est fait arrêter par un barrage d’Arabes armés tout près de Rovigo. L’employé du Centre qui était un Arabe et qui l’accompagnait a été relâché et a pu avertir rapidement le directeur de ce Centre, Rabah Chellig. Celui-ci à non seulement averti le gouvernement général à Alger mais aussi le capitaine d’une compagnie de militaires français stationnant dans le coin, qui a répondu qu’il ne pouvait rien faire. Il avait reçu les ordres de ne pas bouger car, à quelques jours de l’indépendance de l’Algérie, il ne fallait surtout pas qu’il y ait des incidents. Lorsque nous avions appris la nouvelle de la disparition de mon père, je me

trouvais avec ma mère et mes sœurs dans la région parisienne où nous étions hébergées provisoirement chez une tante. Nous venions d’arriver. J’ai pu prendre contact avec le ministre des Rapatriés, M. de Broglie, qui m’a reçu très gentiment, qui m’a dit qu’il allait essayer de se renseigner mais que, pendant cette période, il ne pouvait pas faire grand-chose. Peu de temps après, j’ai repris contact avec M. de Broglie pour lui faire part d’une information que je venais d’apprendre. Dans la région de M’Sila il y avait un camp où 200 à 300 Européens étaient internés et que, parmi eux, se trouvait un vétérinaire ou un docteur. Ce n’était pas une source sûre mais j’ai demandé au ministre de se renseigner et de m’aider à revenir en Algérie, car il y avait encore des militaires français qui auraient pu me couvrir. Je venais de terminer mon service militaire en Algérie et en tant que lieutenant de réserve, je pouvais m’intégrer dans une unité de l’armée française sans trop de problèmes. Pour ça il m’a dit que ce n’était pas possible mais qu’il ferait tout pour se renseigner. Après je n’ai pu avoir de contact qu’avec son chef de cabinet et des réponses évasives. Concernant ma mère, elle a eu la chance d’avoir été aidée par cette grande famille de vétérinaires métropolitains qui ont tout fait pour atténuer ses souffrances morales et matérielles. Par la suite, je pense que le ministre a dû intervenir pour que ma mère puisse obtenir assez rapidement une pension. Moi, petit à petit, je perdais mes contacts avec l’Algérie, je n’avais que des bribes d’informations que je ne pouvais jamais recouper et qui faisaient état de groupes d’Européens internés dans des camps dans la région d’Alger ou de Médéa, mais ce n’était jamais très précis et ces camps changeaient très souvent de place. C’était vraisemblablement des endroits qui avaient été occupés par l’armée française où se trouvaient internés un petit nombre de prisonniers européens. Depuis, je n’ai jamais su ce qui est arrivé à mon père. 
Paul Lavallée,
55 ans

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François Le Merre https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/francois-le-merre/ Wed, 18 Jan 2023 17:38:00 +0000 https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/?p=4619 Le 24 avril 1962, Sur la route entre Téniet-el-Haad et La Fontaine Témoignage de son frère Jean Le Merre. La publication programmée courant 2004, d’un Livre Blanc de témoignages des familles de disparus en Algérie retient toute mon attention. Mon frère, François Le Merre, lieutenant S.A.S., a été porté disparu le 24 avril 1962. Mes recherches […]

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Le 24 avril 1962, 
Sur la route entre Téniet-el-Haad et La Fontaine

Témoignage de son frère Jean Le Merre.

La publication programmée courant 2004, d’un Livre Blanc de témoignages des familles de disparus en Algérie retient toute mon attention. Mon frère, François Le Merre, lieutenant S.A.S., a été porté disparu le 24 avril 1962. Mes recherches commencées en 1992, (ouverture des archives militaires de la guerre d’Algérie) sur les circonstances exactes de sa disparition, (circonstances non établies) et sur le sort qu’il a connu (sont toujours inconnus), font suite aux démarches entreprises par ma belle-sœur et par mes parents au moment du drame. Synthèse des renseignements que mes parents et ma belle-sœur, d’une part ont pu obtenir dans les années soixante et ceux que j’ai pu obtenir depuis 1992 (année de l’ouverture de certaines archives « Algérie »), d’autre part.

Lieutenant de réserve servant en situation d’activité, mon frère était détaché au service des Affaires algériennes, les S.A.S. (Sections Administratives spécialisées). Il était chef de la SAS de Sersou (préfecture de Tiaret, sous-préfecture de Vialar) depuis le 15 décembre 1960. Affecté à la SAS de Dehemcha -Périgotville (préfecture de Sétif, sous-préfecture de Kerrata) qu’il aurait dû regagner le 24 avril 1962, il avait laissé sa famille (sa femme et ses quatre enfants) au Centre d’aide administrative de La Fontaine (préfecture de Tiaret) au moment de sa mutation. 
Il a quitté La Fontaine le 24 avril 1962, à bord de son véhicule personnel ID 19, immatriculé 934 AD 9F, accompagné du maréchal des logis-chef de gendarmerie Laleu, qu’il a déposé à Vialar. Puis mon frère a été contrôlé en cours de route, à Téniet-el-Haad. Sa trace a ensuite été perdue. Cependant, un gendarme a affirmé l’avoir formellement reconnu le 30 avril 1962 vers 10 heures dans un café de Sétif. Mon frère s’était rendu une première fois sur Sétif et Dehemcha – Périgotville du 16 au 18 avril avant de regagner Sersou pour quelques jours de permission. De 1959 à décembre 1960, mon frère avait été en poste dans les SAS de Mostaganem, Inkermann, et Oued Taria. 
François Le Merre,
35 ans

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Norbert Legendre https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/norbert-legendre/ Wed, 18 Jan 2023 17:36:21 +0000 https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/?p=4617 Le 5 juillet 1962, Oran Témoignage de sa tante Hermine Menchon. Midi. Quelques employés P.T.T. et amis, se rendaient au restaurant pour déjeuner. En cours de route, les balles commencèrent à siffler. Norbert fut atteint à l’oreille et demanda à l’un de ses camarades de l’accompagner à l’hôpital, où il fut marqué « rentrant ». Le […]

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Le 5 juillet 1962, 
Oran

Témoignage de sa tante Hermine Menchon.

Midi. Quelques employés P.T.T. et amis, se rendaient au restaurant pour déjeuner. En cours de route, les balles commencèrent à siffler. Norbert fut atteint à l’oreille et demanda à l’un de ses camarades de l’accompagner à l’hôpital, où il fut marqué « rentrant ». Le lendemain, le camarade revint le voir, il était là. Quand les parents apprirent le drame, au bout de quatre à cinq jours vu les difficultés pour voyager ou communiquer, ils vinrent rendre visite à leur fils, là, il n’y était pas, personne ne savait quoi que ce soit. Et si quelqu’un était au courant, comme les bonnes sœurs en tant qu’infirmières, tout le monde ignorait ce malade. Il n’était pas inscrit chez les « sortants ». La suite, nous la connaissons tous : disparu ! Les démarches effectuées, ce sont les parents qui ont essayé de s’en occuper mais sans résultat. La Croix-Rouge ayant refusé de s’occuper des disparus en Algérie, le gouvernement de l’époque avait demandé aux parents s’ils le considéraient comme étant décédé. Il fallait établir un dossier. La mère s’était opposée à cette demande, espérant toujours revoir son fils revenir. La famille tentait de se renseigner auprès des préfectures ou autres, personne ne savait rien ! Quarante-deux ans après, apprendrons-nous quelque chose sur ce terrible drame ?.… La personne qui écrit est sa tante, mais Norbert a encore des frères. Pourrons-nous un jour en faire le deuil ?
Nobert Legendre,
24 ans

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Guy Lescalier https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/guy-lescalier/ Wed, 18 Jan 2023 17:34:31 +0000 https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/?p=4615 Le 6 juillet 1962, Oran Témoignage de son épouse Andrée Lescalier. Mon époux était instituteur à l’école de Misserghin, à quinze kilomètres d’Oran. En ces premiers jours de juillet 1962, nous ne savions pas trop ce qui se passait à Oran. Nous ne circulions plus en dehors du village ; les téléphones personnels étaient rares, la […]

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Le 6 juillet 1962, 
Oran

Témoignage de son épouse Andrée Lescalier.

Mon époux était instituteur à l’école de Misserghin, à quinze kilomètres d’Oran. En ces premiers jours de juillet 1962, nous ne savions pas trop ce qui se passait à Oran. Nous ne circulions plus en dehors du village ; les téléphones personnels étaient rares, la Poste ne fonctionnait plus. Il y avait de l’agitation, c’est tout ce qui filtrait. Avec le directeur de l’école, M. Soler, mes cousins Llorca, instituteurs aussi, des collègues et des amis, nous passions le temps sur la terrasse de l’école, pour certains dans l’attente de la date de leur départ en vacances en métropole ; ils avaient leurs places retenues. 
Mes parents habitaient rue de Tlemcen à Oran. Mon père, Joseph Vallet, avait été enlevé le 5 juillet mais nous ne le savions pas, nous n’avions pas de nouvelles. 
Le 6 juillet, tôt le matin, mon mari est parti à Oran pour avoir des places, avion ou bateau, par mon oncle Alfred Vallet, cadre à la Transat. J’ai su par la suite que mon oncle avait été enlevé la veille. Il n’a jamais été retrouvé. Mon mari n’a jamais été retrouvé. Dans le courant de cette matinée du 6 juillet, mes cousins et amis sont venus me dire qu’il se passait du mauvais à Oran et nous avons commencé à nous inquiéter pour mon mari. Dans l’après-midi, mon cousin s’est rendu à la gendarmerie, où ces messieurs les gendarmes lui ont annoncé les faits suivants : ils rentraient d’Oran dans leur fourgon quand ils ont vu mon mari avec d’autres Européens arrêtés à hauteur des Arènes d’Oran (sortie d’Oran sur la route de Misserghin) debout, près de leur voiture, entourés d’Arabes en tenues disparates, militaires et armés. Ils ont pensé que ce n’était qu’un contrôle d’identité (alors qu’ils savaient pertinemment ce qui s’était passé la veille, le 5 juillet). Ils n’ont pas jugé bon de venir m’avertir, encore moins de s’inquiéter de son retour ou non, à Misserghin. C’est bien une des preuves qu’ils avaient reçu des ordres de non-intervention de nous protéger. Ensuite… Ensuite… toute la désespérance qui a suivi : démarches au commissariat, au consulat, au rectorat, pour rien. La Croix-Rouge a été inexistante, pour ne pas dire au-dessous de tout. Ils sont venus à Misserghin, me demander à moi-même ce qui s’était passé, probablement pour n’avoir pas à transcrire le rapport de gendarmerie. Je suis restée un an en Algérie, (année scolaire 1962-1963) pour essayer de savoir. J’ai visité des charniers en compagnie d’Arabes amis pour retrouver des affaires, en vain. Pour que ma 2 CV me soit remboursée pour vol, j’ai dû intenter un procès à la MAIF, comme cela a dû se produire pour tout le monde et avec toutes les compagnies d’assurances. Mon père, qu’un ami chasseur arabe avait reconnu, a été sauvé et embarqué sur Marseille dans la nuit du 8 juillet. Ma mère était à Marignane le jour où « nos gendarmes » sont arrivés, rapatriés (c’étaient des Français). Elle leur a sauté dessus en les insultant, provoquant une émeute et a failli être emprisonnée. 
Tout cela, je ne l’ai su que bien après… 
Guy Lescalier,
29 ans

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Henri Linarès, Emmanuel Linarès https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/henri-linares-emmanuel-linares/ Wed, 18 Jan 2023 17:32:41 +0000 https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/?p=4613 Le 26 août 1962, Aux environs de Staouéli Témoignage du fils d’Henri Linarès, Henri Linarès (fils). Témoignage de Michèle Quissac, fille d’Emmanuel Linarès. Je me permets de vous envoyer le dossier concernant la disparition de mon père, Henri Linarès, le 26 août 1962 à Ouled-Fayet… Je vous transmets les tristes dates qui ont endeuillé notre famille. Je […]

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Le 26 août 1962, 
Aux environs de Staouéli

Témoignage du fils d’Henri Linarès, Henri Linarès (fils). 
Témoignage de Michèle Quissac, fille d’Emmanuel Linarès.

Je me permets de vous envoyer le dossier concernant la disparition de mon père, Henri Linarès, le 26 août 1962 à Ouled-Fayet… Je vous transmets les tristes dates qui ont endeuillé notre famille. Je joins une lettre du secrétariat d’État… 

Extrait de lettre écrite par l’épouse d’Henri Linarès, le 21 décembre 1632. 
« Mon cousin, M. Linarès Emmanuel, d’Ouled-Fayet, département d’Alger, était convoqué au P.C. de la Bridja, à 20 km d’Alger à 11 h 30 du matin. Mon mari s’est proposé de l’accompagner avec sa voiture, une Ariane 688 FA 9A et depuis, nous n’avons plus eu de nouvelles de ces deux hommes. La voiture a été retrouvée à Alger, environ un mois après. Me trouvant à ce moment à Alger, j’ai tout de suite fait toutes les démarches, pouvant m’éclairer sur les sorts de ces personnes. Donc, j’ai averti le Rocher Noir, le préfet de police, l’ambassadeur, le consul de France, la Croix-Rouge Internationale et le bureau politique. Enfin, toutes les 
personnes susceptibles de me donner des renseignements. Tout est resté sans résultat… ».

Extrait de lettre écrite par un ami à l’épouse d’Henri Linarès. 
« En effet, en parlant avec des personnes différentes, celles-ci m’ont assuré que nos très chers camarades étaient en vie et qu’ils seraient dans un camp secret dans la montagne, assez éloignés des yeux de tout le monde. Un jour, un garde-forestier, faisant sa tournée fut prévenu de ne plus se promener dans le coin et surtout qu’il avait grand intérêt à se taire… Et l’autre personne, une dame très bien placée et côtoyant le directeur de la Croix-Rouge marocaine, m’a assuré qu’ils étaient dans l’Algérois et dans un camp… Avez-vous vu sur les journaux, que l’arrivée d’un ministre français, ici, depuis l’indépendance a donné lieu à des conversations au sujet des disparus… ? ». 
Henri Linarès,
37 ans

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Jacques Lions https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/jacques-lions/ Wed, 18 Jan 2023 17:30:16 +0000 https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/?p=4611 Le 7 août 1962, Alger Témoignage de son frère Claude Lions. Je suis adhérent du Cercle algérianiste de Marseille et ce sont mes cousins, Jean-Pierre et Michèle Sacomant, qui m’ont transmis votre appel à témoigner pour les disparus d’Algérie. Je vous remercie pour votre action concernant les disparus en Algérie. Mon frère, Jacques Lions, habitait Cité […]

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Le 7 août 1962, 
Alger

Témoignage de son frère Claude Lions.

Je suis adhérent du Cercle algérianiste de Marseille et ce sont mes cousins, Jean-Pierre et Michèle Sacomant, qui m’ont transmis votre appel à témoigner pour les disparus d’Algérie. Je vous remercie pour votre action concernant les disparus en Algérie.

Mon frère, Jacques Lions, habitait Cité Douieb, chemin Bobillot à Alger. Il était dans son appartement. D’après les témoignages fournis par des voisins musulmans, cet enlèvement a eu lieu au petit matin. Mon frère était « commercial » aux Établissements SPIGOL à Alger. Bien sûr, toutes les démarches entreprises, tant auprès des autorités algériennes que françaises à Alger, n’ont rien donné.
Jacques Lions,
33 ans

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Marcel Lopez https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/marcel-lopez/ Wed, 18 Jan 2023 17:28:22 +0000 https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/?p=4608 Le 5 juillet 1962, Oran Témoignage de son épouse Adrienne Lopez, née Martin. M. Marcel Lopez était mécanicien au Génie, à Sainte-Barbe du Tlélat, où il demeurait avec son épouse et son enfant Robert, né le 22 octobre 1961, jusqu’au mois de mai 1962, date à laquelle, pour cause d’insécurité, ils étaient venus dans leur famille […]

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Le 5 juillet 1962, 
Oran

Témoignage de son épouse Adrienne Lopez, née Martin.

M. Marcel Lopez était mécanicien au Génie, à Sainte-Barbe du Tlélat, où il demeurait avec son épouse et son enfant Robert, né le 22 octobre 1961, jusqu’au mois de mai 1962, date à laquelle, pour cause d’insécurité, ils étaient venus dans leur famille à Oran.

M. Lopez a été tiré de sa voiture, place de l’Hôtel de Ville à Oran, ainsi que son frère et le fiancé de sa nièce qui venait de terminer son service militaire. 
Seul son frère eut la chance d’être relâché et de pouvoir regagner leur domicile en fin d’après-midi.

Marcel Lopez avait 30 ans. 

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Philippe Adam https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/philippe-adam/ Wed, 18 Jan 2023 17:27:45 +0000 https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/?p=4605 Le 16 août 1962, Sur la route d’Orléansville Témoignage de son épouse Martine Adam-Daboussy Telle était notre famille en aoû 1962 : Philippe Adam, enlevé le 16 août 1962 sur la route d’Orléansville à Oran, il avait 34 ans… Nos trois enfants : Caroline 14 ans, Jean-Louis 13 ans, Pascale 2 ans et moi, Martine […]

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Le 16 août 1962,
Sur la route d’Orléansville

Témoignage de son épouse Martine Adam-Daboussy

Telle était notre famille en aoû 1962 : Philippe Adam, enlevé le 16 août 1962 sur la route d’Orléansville à Oran, il avait 34 ans… Nos trois enfants : Caroline 14 ans, Jean-Louis 13 ans, Pascale 2 ans et moi, Martine Adam-Daboussy, j’avais 32 ans. Nous habitions Tiaret, petite ville située à 1.200 m d’altitude, sur les Hauts Plateaux du Sersou, au sud d’Orléansville et d’Oran, région céréalière et d’élevage, où mon mari avait été nommé directeur des Établissements Vinson (Peugeot Berliet) trois ans auparavant.

Vu l’insécurité ambiante, j’étais partie en France fin juin, avec mes trois enfants, chez ma sœur qui habitait Auxerre. Elle reçut à cette époque toute notre famille de rapatriés qui fuyait l’Algérie. Nous avions décidé avec mon mari de laisser nos deux aînés chez leurs grands-parents qui habitaient Paris, pour une année d’études. Je devais rentrer moi-même à Tiaret à la fin de l’été avec notre petite fille de deux ans. Au début du mois d’août, mon mari avait pu se libérer et nous rejoindre pour passer quelques jours de vacances avec nous.

Le 16 août donc, comme il devait rentrer pour payer la quinzaine du personnel, je l’accompagnais à l’aéroport pour prendre l’avion pour Alger, où il devait récupérer sa voiture pour se rendre à Tiaret en passant par Orléansville (où d’ailleurs il s’est arrêté pour voir le directeur de la concession Peugeot qui était l’un de nos amis). N’ayant pas de nouvelles le 16 au soir comme il en avait été question (il était très difficile à cette époque de joindre la France par téléphone), j’appelais son bureau le 17 au matin.

C’est alors que j’appris qu’il n’était pas arrivé et qu’il avait probablement été enlevé. À cet instant je me suis trouvée mal et, 42 ans après, j’ai l’impression de replonger dans ce même trou noir qui remonte, m’étreint et m’enserre la gorge. Le lendemain, je prenais l’avion pour Alger où m’attendait mon beau-frère, Jean Gardel, qui travaillait encore là-bas, et je logeais chez des amis pas encore partis et qui m’ont reçue avec beaucoup de gentillesse et de chaleur. Mon beau-frère a fait tout ce qu’il a pu pour m’aider dans les démarches D’abord avec les autorités, puis nous sommes allés, accompagnés par des militaires, dans la région d’Orléansville où je devais rencontrer le chef de la Willaya 4, responsable F.L.N. de la région et donc des enlèvements de Français, principalement pour voler leurs voitures… Je lui montrais alors une photo de mon mari. Niant bien sûr l’avoir vu ou savoir ce qu’il en était, il m’a dit : « Il était beau hein…, c’est dommage, il est sans doute parti avec une autre… ».

C’est avec beaucoup de colère et d’amertume que nous sommes rentrés à Alger… Quelques jours après, un petit avion militaire m’emmenait à Tiaret pour organiser un déménagement et récupérer quelques affaires. J’y ai rencontré nos voisins, ainsi que les employés du garage. Ce fut le vide complet, j’avais l’impression que personne ne voulait rien dire et dans ma tête aussi, c’était le vide. Et puis, ce fut le retour à Paris. Il a fallu que j’annonce l’horreur à mes deux aînés. Je pense que leur bonheur et surtout leur insouciance ont fini à cet instant et que jamais ils n’ont pu s’en remettre totalement.

Une vie triste a commencé, l’appartement triste, la famille triste, les amis tristes, les études difficiles. Des adolescents blessés, irrémédiablement marqués, une petite fille de deux ans réclamant sans cesse son papa et ne comprenant pas pourquoi il ne venait pas la câliner comme il en avait l’habitude. Et mes nuits qui étaient remplies de cauchemars. Je ne voulais pas en parler mais je savais ce que les fellaghas faisaient à leurs prisonniers et je faisais des bonds dans mon lit pour essayer d’échapper à ces visions.

Pendant très longtemps, nous avons quand même espéré un retour improbable. Et puis l’espoir est parti. Il fallait vivre… Un an après, le 4-septembre 1963, à la demande de mon beau-père, un rapport de l’Agence Centrale de Recherches du CICR, signé M. Hubert Bafia, nous rapportait que mon mari avait probablement été enlevé au barrage de Charon (à une vingtaine de kilomètres d’Orléansville) et son corps « jeté » dans les gorges de Malakoff. S’ils le savaient, pourquoi n’ont-ils pas cherché justement dans ces gorges où nombre d’autres corps devaient se trouver puisque je me suis laissé dire qu’au moins 800 enlèvements ont eu lieu cette semaine-là, au même endroit. Deux ans après, le 31 janvier 1964, le rapport officiel du secrétaire d’État, M. Jean de Broglie, me confirmait cette nouvelle… avec moins de brutalité !

L’autre jour, ma fille aînée m’a fait le reproche de ne pas lui avoir dit carrément que son père était mort. Elle n’est jamais arrivée à faire son deuil. Effectivement, surtout pour des enfants, cette attente interminable et incertaine et de ne pas voir le corps de leur père a quelque chose d’inconcevable. Quand je vois tout ce qui est fait maintenant lors d’un accident ou d’un attentat, pour soutenir les familles, ce que j’approuve complètement, je nous revois à l’époque, mes trois enfants et moi-même, essayant de comprendre ce qui nous arrivait, la famille éclatée aux quatre coins de la France et, d’ailleurs, essayant elle aussi de surnager, le froid de l’année 1962 finissant de nous démoraliser. En plus du mari ou du père, nous avions perdu nos racines. Oui, nous avons fini par nous en sortir, tant bien que mal, c’est vrai, mais avec combien de blessures qui jamais ne se fermeront.

Philippe Adam, 34 ans

Témoignage de sa fille Caroline.

Comment j’ai vécu cette disparition…

Une vie triste commença… Le mot est faible. Pour moi Caroline, c’était le néant, l’incompréhension totale, le chaos, le silence, l’absence, l’attente… Nous étions dans un nouveau pays où il faisait froid, les jours d’hiver étaient si courts, le soleil avait disparu. Tout notre environnement était nouveau, plus rien ne ressemblait à avant. Mon père avait « disparu »… Ma mère aussi… ! Elle n’était là qu’en apparence, mais tellement absente, tellement dans la souffrance, dans la détresse et dans l’obligation d’assumer le quotidien. J’étais orpheline et personne ne me le disait. J’avais 14 ans et la vie s’est arrêtée dans ma tête, dans mon corps. Une adolescence sans père et sans repères a commencé, une adolescence comme je ne la souhaite à personne, c’était le vide, la solitude, l’attente et encore l’attente – pendant vingt ans ; dans mes rêves, il revenait et je lui en voulais de m’avoir abandonnée. On ne nous disait rien, personne ne savait rien, on faisait semblant de rien devant nous. On ne nous parlait pas de papa pour nous épargner, qu’aurait-on pu nous dire d’ailleurs… ? Tout le monde espérait. Mais derrière ces apparences plus ou moins légères, ma sensibilité entendait les non-dits, percevait le poids du silence, sentait la tristesse de ma mère et m’installait dans ce mal-être qui est souvent mien. Incompréhension, injustice, besoin de savoir, d’entendre le mot « mort » qu’on ne m’a jamais prononcé. Comment faire mon deuil dans cette absence de certitude. Mort enfouie dans le silence, dans la non-reconnaissance. Le déni de sa mort s’est transformé en déni de moi-même.

Puis le temps a passé, la vie a repris le dessus et quarante-deux ans après, je vois à quel point il m’a manqué ce père, il nous a manqué cruellement à mon frère et à moi, à ces deux adolescents dont la vie a été disloquée le 16 août 1962.

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Pierre Macia https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/pierre-macia/ Wed, 18 Jan 2023 17:27:25 +0000 https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/?p=4606 Le 10 avril 1962, Aux environs d’Oran Témoignage de sa petite-fille Chantal Macia. Entrepreneur en maçonnerie, il avait un grand chantier au Murdjadjo, concernant la construction d’un centre hertzien. Tous les matins, il partait du centre-ville pour effectuer des commissions (pain, viande, légumes et fruits) pour ravitailler ses ouvriers. Tous les commerçants ont eu sa visite […]

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Le 10 avril 1962, 
Aux environs d’Oran

Témoignage de sa petite-fille Chantal Macia.

Entrepreneur en maçonnerie, il avait un grand chantier au Murdjadjo, concernant la construction d’un centre hertzien. Tous les matins, il partait du centre-ville pour effectuer des commissions (pain, viande, légumes et fruits) pour ravitailler ses ouvriers. Tous les commerçants ont eu sa visite ce jour-là. C’est en quittant la ville d’Oran pour se rendre sur son chantier qu’il a disparu. Les ouvriers, ne le voyant pas arriver comme d’habitude, ont averti la famille. Des recherches personnelles de la famille, de la Croix-Rouge française, le néant, aucun renseignement n’a pu être donné.

Pierre Macia avait 62 ans. 

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Georges Charles Martin https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/georges-charles-martin/ Wed, 18 Jan 2023 17:26:27 +0000 https://cerclealgerianiste.afn-sitesmemoriels.fr/?p=4601 Le 30 juillet 1962, Sur la route d’Orléansville Témoignage de son fils Philippe Martin. Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur à l’Institut Agronomique d’Alger (I.A.A.), il est revenu en Algérie après avoir épousé une métropolitaine. Mes parents se sont installés dans une petite ferme isolée de 10 hectares en Kabylie, à 10 km de Dellys et […]

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Le 30 juillet 1962, 
Sur la route d’Orléansville

Témoignage de son fils Philippe Martin.

Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur à l’Institut Agronomique d’Alger (I.A.A.), il est revenu en Algérie après avoir épousé une métropolitaine. Mes parents se sont installés dans une petite ferme isolée de 10 hectares en Kabylie, à 10 km de Dellys et eurent quatre enfants. Mon père, outre la ferme, cinq hectares d’agrumes et cinq hectares de vigne, était « expert grêle » auprès des compagnies d’assurances, pour toute l’Afrique du Nord, et « expert foncier » pour la préfecture de Tizi-Ouzou. Après l’indépendance, mon père avait décidé d’essayer de poursuivre son activité en Algérie. Le 30 juillet 1962, dans le cadre d’une mission d’expertise qui lui avait été confiée en Oranie par la compagnie d’assurances L’Union, il a été vu à Orléansville pour la dernière fois. Il a été vraisemblablement assassiné sur le bord de la route, pour lui dérober sa voiture, une Simca Aronde P60 immatriculée 210 K 9L. Étant à l’époque étudiant en architecture à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts d’Alger, j’avais quitté le pays en mai 1962, après avoir subi la fusillade de la rue d’Isly. Je suis retourné en Algérie en décembre 1962, pour aider ma mère à effectuer toutes les démarches possibles pour retrouver mon père. Sans résultats. Nous sommes rentrés en France en janvier 1963. À Alger, un ami de ma famille, Roger Anus, maintenant décédé, a poursuivi localement, recherches et démarches. Il m’a écrit le 25 juin 1963. Je vous joins copie de sa lettre, qui résume tout sur le sort de mon père et de celui des disparus. Je vous adresse aussi copie des documents échangés entre ma mère et surtout mon oncle, Gustave Hennebert, avec différentes administrations. Actuellement, dans ma famille, je suis le seul survivant du drame de l’Algérie française et j’aurai toujours le cœur serré à ce sujet jusqu’à la fin de mes jours, malgré l’affection qui m’est portée par mon épouse et nos enfants. Merci de votre action sur le drame des disparus.
Georges Martin,
59 ans

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